"Merde le noir, le silence, l’anesthésie. Il a raison, Pablo Faut arrêter de pas vivre. Faut arrêter de pas pleurer. Faut arrêter la rétention des larmes, ça va me donner de la cellulite sur le visage, à force. Faut que t’arrête d’avoir peur d’être vivante, il m’a dit l’autre jour, à l’aéroport. Chaque fois que tu mets la radio à fond dans la salle de bains, je sais que tu vas pisser. Faut arrêter, Belle du Seigneur. Faut arrêter l’amour sublime, les amants beaux et nobles et parfaits. Le matin, on est chiffonné, on a mauvaise haleine, c’est comme ça, faut accepter, c’est ça aussi la vie. La vie c’est qu’un jour je quitterais Pablo, ou Pablo me quittera. Je lui préférerai quelqu’un ou il en aura marre de moi, et ce sera triste mais ce ne sera pas tragique. Je ne l’aime pas comme j’aimais Adrien. Je ne l’aime plus comme aiment les enfants. La vie est un brouillon, finalement. Chaque histoire est le brouillon de la prochaine, on rature, on rature, et quand c’est à peu près propre et sans coquilles, c’est fini, on a plus qu’à partir, c’est pour ça que la vie est longue. Rien de grave. "
Justine Lévy.
C'est quoi ce bordel avec l'amour là ? Comment ça se fait qu'on devient dingue à ce point ? T'imagines le temps qu'on passe à se prendre la tête là dessus ? Quand t'es seul tu te plains : est ce que je vais trouver quelqu'un ? Quand t'as quelqu'un : est ce que c'est la bonne ? Est ce que je l'aime vraiment ? Et est ce qu'elle m'aime autant que moi je l'aime ? Est ce qu'on peut aimer plusieurs personnes dans sa vie ? Pourquoi on se sépare ? Est ce qu'on peut réparer les choses quand on sent que ça se barre en couilles ? Toutes ces questions à la con qu'on se pose tout le temps là. Pourquoi on peut pas dire qu'on y connait rien, on est préparé quand même, on lit des histoires d'amour, on lit des contes, on lit des romans d'amour, on voit des films d'amour, l'amour, l'amour , l'amour là !"
Les poupées russes