Peut être que deux êtres abimés se comprennent mieux parce qu'ils n'entendent plus ou trop bien les hurlements que l'autre retient prisionniers. Parce que ces hurlements sont les siens aussi. Alors l'amour n'est plus passionnel, puisqu'on n'y a plus droit. Les regards sont vides, les mots banals, les coeurs pourris et les idéaux détruits.

 

 


 


Ce sera triste mais ce ne sera pas tragique. La tristesse passera, comme le temps, comme le bonheur, on mélangera nos souvenirs aux mensonges, puis on oubliera.
On recommencera la mélodie de la vie, ailleurs.
Ces mots défraichis, usés, connaitront une seconde jeunesse. Les "je t'aime" d'occasion, un corps de seconde main, et un coeur aux pièces manquantes. Comme un grand et vieux puzzle. Rien n'est plus d'origine. Nous sommes abimés, et nous continuons à nous user, à nous épuiser, à nous bouffer jusqu'à la moelle. Jusqu'à ce que nous n'ayons plus rien à offrir que des promesses vides, que des mensonges parce que l'innocence et l'esperence auront fini par nous abandonner. Et ce sera triste, et cette fois, peut être, ce sera tragique.
Abimés et vides, même ailleurs ne voudra plus de nous.