"Si mal, que ça n'en guérira jamais" ai-je pensé, sans oser lui avouer.

Mourir. Comme si son corps devenait une plaie béante et lorsqu'on choisi de vivre on s'évertue à tenter de la guérir cette pauvre plaie, en espérant qu'un jour enfin, elle cicatrise.

Je n'ai pas osé lui avouer que nos plaies ne cicatriseront jamais. C'est si beau de la voir espérer chaque jour et de continuer de se soigner comme le font simultanément près de six  milliards d'individus. On désinfecte jour après jour, on prie, on lave, on explique nos symptômes au médecin,  au psychologue, au psychiatre, au curé et de temps à autre on se plaint auprès d'amis après avoir écouté consciencieusement dans nos égoïsmes respectifs le mal de l'autre qui au final nous est propre. La maladie est là, incurable et elle se propage.

 J'avais honte de lui dire que je ne serais pas là pour la sauver. Et que cette souffrance je ne réussirais pas à lui épargner.

 

Alors de temps à autre, l'une après l'autre se perd à estimer la hauteur qui nous sépare du sol. Ultime tentation.