amuse-girl

Dimanche 8 juin 2008 à 13:19

 

 

Quand quelqu'un se rend compte que sa vie ne vaut rien, soit il se suicide, soit il voyage. 

 Edward Dalhberg

Samedi 3 mai 2008 à 10:40

Peut être que deux êtres abimés se comprennent mieux parce qu'ils n'entendent plus ou trop bien les hurlements que l'autre retient prisionniers. Parce que ces hurlements sont les siens aussi. Alors l'amour n'est plus passionnel, puisqu'on n'y a plus droit. Les regards sont vides, les mots banals, les coeurs pourris et les idéaux détruits.

 

 


 


Ce sera triste mais ce ne sera pas tragique. La tristesse passera, comme le temps, comme le bonheur, on mélangera nos souvenirs aux mensonges, puis on oubliera.
On recommencera la mélodie de la vie, ailleurs.
Ces mots défraichis, usés, connaitront une seconde jeunesse. Les "je t'aime" d'occasion, un corps de seconde main, et un coeur aux pièces manquantes. Comme un grand et vieux puzzle. Rien n'est plus d'origine. Nous sommes abimés, et nous continuons à nous user, à nous épuiser, à nous bouffer jusqu'à la moelle. Jusqu'à ce que nous n'ayons plus rien à offrir que des promesses vides, que des mensonges parce que l'innocence et l'esperence auront fini par nous abandonner. Et ce sera triste, et cette fois, peut être, ce sera tragique.
Abimés et vides, même ailleurs ne voudra plus de nous.

 

 

Samedi 15 mars 2008 à 20:13

  

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- Se tenir la main et se promettre sans trop y croire qu'on ne se quittera jamais
- Oublier les autres, se dire qu'on est pas les pires
- Se dire qu'ils sont fous ceux qui s'embrassent
- Courir loin vers l'arc en ciel
- S'esclaffer en se disant que nous, on s'aime vraiment, l'air de rien, alors qu'on y croit pour de bon
- Regarder en silence le soleil se coucher
- Danser pieds nus des heures jusqu'à tomber d'épuisement
- Aller le chercher le Bonheur, le ramener par la peau du cou et lui mettre une camisole

VIVRE.

Jeudi 6 mars 2008 à 20:54

 

Je ne suis pas encore mort.

J. - Barfüsserplatz.

J'aurais du me douter que ses sourires et ses mains qui s'attardent n'étaient pas anodins.
En attendant la dead line qu'est pour nous la fin de l'été, fais moi danser jusqu'à en perdre nos souffles.



 


 

Vendredi 29 février 2008 à 17:13

 

 
 


 

Mon Amour,

 
 
 
 
 
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Tu avais l'assurance de ces gens hautains et méprisants. Et méprisables. Ceux à qui toutes les clés du bonheur avaient été remise, mais qui n'en ont pas fait bon usage.


C'était un mercredi, un des premiers que je passais à la capitale, avant de rentrer en province. Je lisais Jane Austen, assise au café littéraire. J'ai du te paraître une proie facile, naïve. Une sentimentaliste, une romantique en mal d'amour.
 Tu t'es installé à ma table sans la moindre politesse avec une arrogance princière.
 Et tes yeux accrochaient les miens pour la première fois, refusant de les quitter, me décontenançant.

Si la mort avait ton regard /  Je meurs ce soir sans regarder /  Et te demanderai ma part /  Au bord du vide et des baisers / L'amour ça ne meurt que la nuit / /J'aurai ta mort entre mes bras.


Ils sonnaient comme une promesse, ou comme une menace. J'étais prise de court. Bouche bée. Plus parce que tu chantais Ferré que par les mots indécents que tu avais prononcé.
Et je t'ai répondu, glaciale, ces mots que tu n'aurais de cesse de me répéter après, une fois dans  ton lit. Preuves de ma défaite.

Avec le temps...avec le temps, va, tout s'en va / on oublie le visage et l'on oublie la voix/  le cœur, quand ça bat plus, c'est pas la peine d'aller /
chercher plus loin, faut laisser faire et c'est très bien.

Tu t'es levé et sans te retourner, tu es parti. Me promettant que tu m'aurais. Si sûr de toi. Et tu m'as eue. Tu as tenu promesse. Le prédateur que tu étais m'a saisi à la gorge, au cœur. Avec du Ferré et des yeux assassins. Chaque mercredi tu venais conquérir un peu plus de moi. Mais tu ignorais que j'étais déjà séduite.

 

Et un jour tu m'as surprise, en m'invitant à l'opéra pour y voir jouer du Bizet. Carmen. Pièce prémonitoire.  
Et j'ai cru te voir douter, craindre que je refuse. J'ai cru voir une brèche dans tout cet orgueil. Un faible faisceau de lumière rayonnait à travers l'épaisseur de la roche.

Mais j'ai feint de l'ignorer, s'il a jamais existé.
Quand les rideaux tombèrent, c'est chez toi que tu m'emmenais. Je m'en voulais d'être aussi faible, de ne pas être capable de te résister.

[...]

 Nous n'appartenions pas au même monde. Je te l'ai dit.  Mais tu t'en fichais bien, tu t'es contenté de m'attraper par le poignet, et tu m'as faite taire. Un goût d'alcool sur tes lèvres. Je m'abandonnais à toi. Et d'un souffle tu m'as murmuré au creux de l'oreille Achète moi je ne vaux rien / Puisque l'amour n'a pas de prix.
J'ai passé plus de nuit dans tes bras que j'en ai passé pour arriver à bout de Joyce.

 

Et un après midi où nous étions tout tordus et décoiffés dans ton lit, tu m'as dis ces mots que je n'attendais pas. Déposant ta fierté à mes pieds, je t'ai vu pour la première fois vidé de ta légendaire assurance qui allait de paire dès qu'on prononçait ton nom. Je vous aime d'amour. Tu t'es mis à nu. Pour moi.
Et j'aurais pu te les dire aussi ces mots que je ressentais tambouriner contre ma poitrine, j'aurais pu tes les hurler tant  ils me bouffaient. Mais je t'ai répondu qu'Avec le temps va, tout s'en va. Tu n'as pas ris. Je t'ai vu blessé. Et j'ai compris. 

Je me suis rhabillée. Allongé tu me tournais le dos, regardant pas la grande fenêtre, de ton duplex parisien qui offrait une vue splendide sur la ville lumière.
Et je suis partie le plus dignement possible, sans un mot. Tu étais à terre, attendant que je te relève. Tu étais à ma merci. Tu étais amoureux.

Et je ne t'ai pas tendue la main. 
Je vous ai quitté toi et la capitale le mercredi suivant.  L'été déclinait, la belle saison tirait sa révérence pour l'année. Je n'ai jamais plus eu de nouvelles de toi.

 

                               Je suis morte dans tes bras.
 

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