amuse-girl

Jeudi 9 juin 2011 à 15:02

 
Je trouve fascinant l’Amour sans doute parce que je trouve fascinant les comédies dramatiques et les tragédies.  Tu as raison quand tu dis que c’est d’un ennui quand tout va bien, il faut bien trouver de quoi nourrir notre insatisfaction perpétuelle et c’est tout simplement qu’on le fait : inconsciemment. Voila pourquoi (ou heureusement que) l’Homme est naturellement névrosé.
L’exagération est féminine, majoritairement. J’aimerais beaucoup en connaitre la raison, je soupçonne les variations d’hormones qui régulent finement notre chimie cérébrale de n’être pas complètement innocentes.

Tu crois que les disputes renforcent l’attachement dans un couple ? Je pense qu’au moins au début, les premières années c’est le cas, après je n’en suis plus sure (surtout lorsqu’un des deux a fauté).
 
Je me suis souvent dit que c’est les choses qui au début chez l’autre, te plaisent, t’intriguent et t’accrochent qui finissent par devenir pesantes et insupportables à la fin.

Je trouve beau l’Absolutisme et le jusqu’au bout – isme quand il est question d’amour, souvent je me dis que les cicatrices de nos actes sont belles avant d’être douloureuses.Ce sont les folies et les exagérations qui font les plus beaux souvenirs. Tu m’avais dit il y a trois semaines qu’avec le recul tu t’es rendu compte en avoir trop fait et que tu ne recommencera pas et je trouve ça dommage.

Pourquoi contenir ? Au contraire, il faut parler fort, faire de grands gestes en parlant, prendre son vélo sous la pluie, dire ces mots qu’on a nous même envie d’entendre mais qu’on ose pas prononcer trop vite ou trop souvent, et serrer l’autre fort contre soi tant qu’il est encore là parce qu’on ne sait jamais combien de temps encore ça durera avant qu’un autre prenne sa place, vacante ou pas.

Pour être beau, l’Amour doit être entier. Je ne sais pas au juste l’étendue de ce que j’entends avec ce mot, surtout  que quelques fois il faut aussi négocier, concéder et se plier. Etre entier c’est pas forcément contradictoire avec la notion de “sacrifice” ou de concession au contraire.
Je ne veux pas de retenue, il faut de la spontanéité mais surtout beaucoup beaucoup de respect l’un envers l’autre. Clairement le respect est ce qu’il y a de plus important à mes yeux pour qu’une relation fonctionne, à côté de l’attirance mutuelle et de l’affection. Il faut être honnête mais juste ce qu’il faut, quelque fois pas trop pour ne pas heurter l’autre inutilement.
 
 
J’avais lu Justine Lévy qui disait que dans chaque histoire on rature et on rature encore jusqu’à qu’on ne puisse plus rien y lire et qu’on doive froisser la feuille et la mettre à la poubelle pour recommencer sur une page blanche, propre et sans coquilles. En somme chaque histoire est le brouillon de la suivante : "rien de grave".
 

Jeudi 12 mai 2011 à 21:20

ANTIGONE, murmure, le regard perdu.

Le bonheur...

CRÉON, a un peu honte soudain.

Un pauvre mot, hein ?

ANTIGONE, doucement.

Quel sera-t-il, mon bonheur ? Quelle femme heureuse deviendra-t-elle, la petite Antigone ? Quelles pauvretés faudra-t-il qu'elle fasse elle aussi, jour par jour, pour arracher avec ses dents son petit lambeau de bonheur ? Dites, à qui devra-t-elle mentir, à qui sourire, à qui se vendre ? Qui devra-t-elle laisser mourir en détournant le regard ?

 

CRÉON, hausse les épaules.

Tu es folle, tais-toi.

 

ANTIGONE

Non, je ne me tairai pas ! Je veux savoir comment je m'y prendrai., moi aussi, pour être heureuse. Tout de suite, puisque c'est tout de suite qu'il faut choisir. Vous dites que c'est si beau la vie. Je veux savoir comment je m'y prendrai pour vivre.

 

CRÉON

Tu aimes Hémon ?

ANTIGONE

Oui, j'aime Hémon. J'aime un Hémon dur et jeune ; un Hémon exigeant et fidèle, comme moi. Mais si votre vie, votre bonheur doivent passer sur lui avec leur usure, si Hémon ne doit plus pâlir quand je pâlis, s'il ne doit plus me croire morte quand je suis en retard de cinq minutes, s'il ne doit plus se sentir seul au monde et me détester quand je ris sans qu'il sache pourquoi, s'il doit devenir près de moi le monsieur Hémon, s'il doit apprendre à dire « oui », lui aussi, alors je n'aime plus Hémon !

 

CRÉON

Tu ne sais plus ce que tu dis. Tais-toi.

 

ANTIGONE

Si, je sais ce que je dis, mais c'est vous qui ne m'entendez plus. Je vous parle de trop loin maintenant, d'un royaume où vous ne pouvez plus entrer avec vos rides, votre sagesse, votre ventre. (Elle rit.) Ah ! je ris, Créon, je ris parce que je te vois à quinze ans, tout d'un coup ! C'est le même air d'impuissance et de croire qu'on peut tout. La vie t'a seulement ajouté tous ces petits plis sur le visage et cette graisse autour de toi.

 

CRÉON, la secoue.

Te tairas-tu, enfin ?

 

ANTIGONE

Pourquoi veux-tu me faire taire ? Parce que tu sais que j'ai raison ? Tu crois que je ne lis pas dans tes yeux que tu le sais ? Tu sais que j'ai raison, mais tu ne l'avoueras jamais parce que tu es en train de défendre ton bonheur en ce moment comme un os.

 

CRÉON

Le tien et le mien, oui, imbécile !

 

ANTIGONE

Vous me dégoûtez tous avec votre bonheur ! Avec votre vie qu'il faut aimer coûte que coûte. On dirait des chiens qui lèchent tout ce qu'ils trouvent. Et cette petite chance pour tous les jours, si on n'est pas trop exigeant. Moi, je veux tout, tout de suite, — et que ce soit entier — ou alors je refuse ! Je ne veux pas être modeste, moi, et me contenter d'un petit morceau si j'ai été bien sage. Je veux être sûre de tout aujourd'hui et que cela soit aussi beau que quand j'étais petite — ou mourir.

 

CRÉON

Allez, commence, commence, comme ton père !

 

ANTIGONE

Comme mon père, oui ! Nous sommes de ceux qui posent les questions jusqu'au bout. Jusqu'à ce qu'il ne reste vraiment plus la petite chance d'espoir vivante, la plus petite chance d'espoir à étrangler. Nous sommes de ceux qui lui sautent dessus quand ils le ren­contrent, votre espoir, votre cher espoir, votre sale espoir !


Mardi 19 avril 2011 à 21:21

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Dimanche 27 février 2011 à 16:35



 

Choisir la vie, choisir un boulot, choisir une carrière, choisir une famille, choisir une putain de télé à la con, choisir des machines à laver, des bagnoles, des platines laser, des ouvres boites électroniques.
Choisir la santé, un faible taux de cholestérol et une bonne mutuelle, choisir les prêts à taux fixes, choisir son petit pavillon, choisir ses amis.
Choisir son survet’ et le sac qui va avec, choisir son canapé avec les deux fauteuils, le tout à crédit avec un choix de tissu de merde, choisir de bricoler le dimanche matin en s’interrogeant sur le sens de sa vie choisir de s’affaler sur ce putain de canapé et se lobotomiser au jeux télé en se bourrant de McDo.
Choisir de pourrir à l’hospice et de finir en se pissant dessus dans la misère en réalisant qu’on fait honte aux enfants niqués de la tête qu’on a pondu pour qu’ils prennent le relais.
Choisir son avenir, choisir la vie.
Pourquoi je ferais une chose pareille ? J’ai choisi de pas choisir la vie, j’ai choisi autre chose. Les raisons ?
Y’a pas de raison. On n’a pas besoin de raison quand on a l’héroïne.


Trainspotting

 

Mardi 5 octobre 2010 à 19:16


" Qui se ressemble se dissout".

Vous avez deux heures.




 

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